Fiche de lecture - Ralentir ou périr de Timothée Parrique

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Introduction

On est actuellement dans l’Anthropocéne, période de l’histoire qui coïncide avec l’acceleration des activité humaines et l’usage intensifs des ressources basées sur la carbone.

En 2021, les 10% des ménages les plus riches du monde possèdent 76% du patrimoine global, plus de la moitié de tous les revenus et 6 fois plus de revenus que 50% des plus pauvres de l’humanité. En France les 10% des plus riches possèdent la moitié du patrimoine national et capte un tiers de tous les revenus.

Ces mêmes 10% sont responsables de la moitié des émissions des gaz a effet de serre. En résumé, les riches polluents et les pauvres subissent. Double injustice.

C’est donc plutôt un Capitalocène qu’un Anthropocène. L’économie est devenue une arme de destruction massive.

Pour autant, l’économie s’impose a nous qu’on le veuille ou nous a travers les règles qu’il nous faut respecter : des prix, un contrat de travail, un prêt immobilier, les règles comptables. Ce qui n’est pas un mal en soi.

Le principal problème est l’objectif qui l’anime : la croissance.

Indicateur né dans les années 30 avec comme objectif de relancer l’économie américaine aprés la grande depression, il est devenu, avec le PIB, un objectif en soi et un compte à rebours de fin du monde : 2% de taux de croissance faire doubler la taille de l’économie tous les 35 ans !

Le défi est donc de faire moins, plus lentement, plus social et avec une empreinte écologique acceptable et pour cela se libérer du mythe de la croissance pour imaginer une décroissance, transition vers une économie post-croissance.

Le PIB

Définir la croissance comme hausse du PIB revient a décrire la chaleur comme une hausse de température. C’est une description sans explication.

La description actuelle de l’économie comme ‘sphère de l’échange marchant’ ne capture qu’une infime partie de nos vies. Le PIB mesure l’économie que l’on sait quantifier et en exclut par exemple les services écosytémiques, l’entraide, le bénévolat, etc. par convention méthodologique.

Cette définition empêche de voir l’économie sous d’autres angles aussi Timothé propose une définition plus méta : “l’organisation sociale de la satisfaction des besoins”.

Il considère l’argent comme une forme intermédiaire de la valeur produite : l’économie est avant tout une histoire de temps, d’effort/energie et de matière.

Il y a 5 grandes familles d’activités économiques : l’extraction (mobiliser les ressources naturelles), la production (transformer cette ressource pour obtenir un produit), l’allocation (transferer ce bien, le donner, le prêter, le répartir ou le vendre), la consommation (utiliser de maniere individuelle ou collective - c’est le stade de la satisfaction du besoin) et l’élimination(se débarasser des déchets).

L’économie n’est qu’un moyen et non une fin en soit. La finalité, si il y en a une, devrait être de faire progresser les capabilités d’épanouissement et améliorer la qualité de vie, de l’existence. Une économie qui ne satisfait pas les besoin de ses participants est donc inutile : A quoi bon s’organiser collectivement si cela n’améliore pas la qualité de vie ?

L’économiste Max-Neef repertorie 9 types de besoins : la subsistane, la protection, l’affection, la comprehension, la participation, le loisir, la création, l’identité et la liberté.

Selon l’économiste Amartyra Sen, la pauvreté nèst pas le manque d’argent mais l’incapacité a satisfaire un besoin. Le bien-être découle de notre capacité a faire. La pauvreté est donc multiple. La richesse aussi est donc multiple.

Une meilleure définition de l’économie pourrait donc être ‘l’organisation sociale de la satieté des besoins’

L’économie est donc un systéme d’approvisionnement qui permet de contenter des besoins. Ce cycle se déroule sur 3 horizons temporels : le bien-être présent, a l’opposé cette économie est inutile la résilience de ce bien être face aux chocs, a l’opposé cette économie est fragile la soutenabilité de ce système sur le long terme, à l’opposé cette économie est insoutenable. Toutes les formes d’économies actuelles ou passées fonctionnent avec ce meta modele.

Histoire du PIB

Les Etats-Unis ont inventé le PIB dans les années 1930 au moment de la Grande Depression. Le but était d’avoir une sorte de tensiomètre pour prendre le pouls de l’économie dans son ensemble. Si ca monte c’est positif, si ca ne bouge pas, les mesures ne sont pas efficaces.

Cet outil a continuté d’être utilisé aprés la crise des années 30.

Sa définition officielle est ‘ la somme des valeurs ajoutées brutes de toutes unités institutionnelles résidente qui exercent des activités de production’

Il fait donc une gigantesque addition de toutes les valeurs ajoutées des productions considérées comme économiques.

Il ne prends pas en compte la dépréciation du cpaital, c’est un indicateur Brut. C’est une différence négligeable si, comme actuellement le PIB le fait, à certains faceurs de production comme les routes, les réseaux electriques, les batiments etc.

Si on élargit le concept de capital à la nature, à la santé et au bien-être des travailleurs, la différence devient non négligeable si l’on intégre la dégradation des écosystémes et des individus.

C’est la limite de cette mesure : se réjouir d’une hausse du PIB sans connaitre la façon dont il est calculé revient à se réjouir de voir son réfrigirateur se remplir sans savoir de quoi.

Les frontières du PIB

L’objectif d’augmenter la croissance devrait specifier la nature et la finalité de cette croissance. On l’a vu, le PIB n’est qu’une estimation selective et approximative de certaines valeurs.

Il y a plusieurs limites au PIB.

Il ne mesure que les valeurs d’échange mais pas les valeurs d’usage. Cela exclu tout ce qui n’a pas de prix, par exemple l’accés libre a ce livre, les activités bénévoles (qui représente 20 millions de personnes en France)

La production de la sphére publique est fortement sous-estimée car seuls les couts des services publics sont inclus dans le PIB (les salaires) sans prendre en compte leur valeur ajoutée réelle. A cause de cela, le même service contribue d’avantage au PIB s’il s’agit d’un service privé (les prestations sont facturées) que s’il s’agit d’un service public.

Il n’y a qu’un touche ‘+’ au PIB, on ne fait pas de diffèrence entre ce qui est désirable et ce qui est néfaste. Aussi une augmentation du PIB n’est pas forcément une bonne nouvelle ne cachant rien de la nature positive ou négative des biens et services produits.

Enfin, le PIB fait abstraction de la nature.

Les ressource naturelles n’ont de valeurs qu’extraites et vendues, mais la production par la biosphere elle-même et les services qu’elle rends ne compte pas. Ni sa destruction.

Selon l’économiste Eloi Laurent “le PIB est borgne quant au bien-être économique, aveugle au bien-être humain, sourd à la souffrance sociale et muet sur l’état de la planéte”

La croissance, une question de taille et de vitesse

Le PIB ne mesure pas un stock de richesse mais un flux de production de richesse sur une période donnée.

Ce qu’on appelle la croissance est plus proche d’une intensification de l’agitation économique qu’une augmentation de la richesse totale.

On décrit 2 types de croissance : l’une basée sur l’expansion du périmètre de l’économie marchande et l’autre basée sur l’intensification des types de transaction déjà existantes.

Expansion signifie qu’on transforme quelquechose qui se trouvait en dehors de la sphére monétaire en un produit qui peut être vendu (passer d’une pêche pour soi, à sa marchandisation, passer du prêt d’appartement entre individu à AirBnb)

Intensification signifie faire tourner plus vite l’économie déjà éxistante (changer de tel tous les 2 ans au lieu de tous les 10 ans), ce qui accelere la production pour le même marché.

Cette sphére peut aussi retrecir si ces produits et des services sortent de la sphère du PIB,

Elle peut aussi ralentir, si on décide de moins acheter, moins consommer et donc moins produire. (exemple lors de la pandémie COVID).

Décomposer le concept de croissance permet demystifier la croyance moderne selon laquelle une croissance du PIB est toujours un progrés et la décroissance forcément indésirable.

Croissance ou décroissance ne nous disent rien de la véritable performance de l’économie. Le rythme effrené actuel de l’économie n’est pas une fatalité mais bien la conséquence de choix sociaux.

### Ingrédient de l’activité économique

Toutes les activités économiques pour produire necessitent des ‘facteurs de production’ comme l’énergie, les matériaux, le travail , les institutions. Certains sont comptabilisés dans le PIB, certains non. Le premier qui n’est pas comptabilisé est la nature. Il existe des processus ecosystemiques comme la polinisation, la régulation du climat, ou encore le cycle de l’eau qui sont des productions écologiques fournies par le vivants sans lesquels il nous serait impossible de vivre. La plupart des économistes pensent que les facteurs de productions écologiques peuvent être substitués par des facteurs de productions humains (outils et travail). Dans les faits cette hypothèse est fausse car chaque production humaines, meme de substitution demandent des ressources et de l’energie. Le second est le temps de travail. Toute production necessite du temps et de l’effort. Cette force de travail dépends de la population active. La population etant limitée, le travail n’est pas un facteur de production sans limite. Le troisiéme est les institutions. Difficile de produire sans régles comme la monnaie, un marché pour faciliter les échanges, les protocoles de crédit pour financier les projets, une législation pour garantir les droits de toutes et tous ,etc. La nature developpe des écosystèmes, les sociétés des institutions pour fournir les services sans quoi la production devient impossible.

Progrés technique, progrés economique

On confond 2 types de progrés. Le progrès anthropologique qui permet de mieux satisfaire les besoins avec moins de ressources, il s’agit du progrés économique, Le progrés ’technique’ qui n’est qu’une illusion de progrés car il fait croire à une meilleure productivité alors qu’il s’agit uniquement d’une transformation de richesse sociale et/ou écologique (réemplois du temps de travail pour autre chose, ou epuisement écologique) en une richesse financière.

Moteurs de la croissance

Les moteurs de croissance sont les mécanismes qui mènent à l’agitation de la sphère marchande. Il y en a 3. Les entreprises qui cherchent a maximiser leur profits et minimiser leurs couts. Les consommateurs, plus on est inciter a consommer, plus les entreprises font des bénéfices. l’Etat, sous les ambitions des gouvernements, la puissance publique pousse a faciliter la marchandisaiton de certaines sphere sociales en esperant que la privatisation amenera des points de PIB, reduire les charges des entreprises et favoriser l’investissement des entreprises.

Ideologie de la croissance

l’idéologie de la croissance est cette vision du monde qui applique les cadres de l’analyse économique contemporaine - neoclassique, capitaliste, neoliberal - au réél. La primauté de l’économie sur tout le reste. L’économie devient une religion. Un PIB qui augment est considéré comme naturel, inévitable et universel, une mystique de la croissance. A l’inverse, faire preuve de simplicité volontaire dans une économie organisée autour de la croissance est aussi difficile que de jouer a grand theft auto dans commetre un crime : il est difficile de ne pas penser capitalisme dans un monde qui ne jure que par cet idéologie. Or cette idéologie de la croissance exponentielle et infinie est une anomalie sociohistorique. La croissance est l’exception et non la règle. C’est une phase qui, une fois terminée, laisse place à d’autre dynamique.

2- L’impossible découplage / les limites écologiques

La question du découplage de l’économie et de l’écologie revient a se poser la question d’un fumeur qui observe qu’il a des problème de santé et à qui on conseille d’arrêter de fumer mais qui préfère continuer et penser qu’à l’avenir on saura dissocier tabagisme et cancer du poumon. Peut-on découpler l’économie sans détruire l’écologie ?

 Croissance verte et découplage

Le découplage signifie que l’évolution d’une grandeur cesse d’évoluer proportionnellement à une autre. Il peut être relatif (la progression de l’un est plus faible que la progression de l’autre mais elles restent propostionnelle) ou absolu (la progression ou la regression de l’un se fait sans rapport avec l’évolution de l’autre). Il peut être temporaire (limité à une période, et ensuite il y a recouplage) ou permanent. Le développement durable que l’on nous vends devrait donc être une croissance adossé à un découplage total, absolu, global et permanent. Une telle croissance verte n’a à ce jour jamais existé.

Le découplage est une fake news

Aprés verification de toutes les études existantes sur des découplages, les quelques découplages sont relatifs, temportaires et concerne une minorité de pressions environnementales. L’un des problèmes majeur est que l’on ne parle que du carbone en oubliants les autres pressions écologiques comme la biodiversité, l’extraction de materiau etc. Souvent le découplage d’une pression se fait au détriment d’une ou plusieurs autres. L’electrification implique la production d’éolioenne, de paneaux solaires ou de barrages, des voitures electriques, etc. tout cela demande une enorme extraction de materiaux et de deforestation par exemple. Le deuxième problème est qu’on ne comptabilise pas les importantions. Or dans les pays les plus riches, les productions emetrices sur le territoure nationales ont toutes été délocaliser ce qui ait que l’impression d’économie verte et une découplage cache en réalité leur émission dans d’autres pays. Le troisiéme problème est que lorsqu’il y a découplage, il n’est que temporaire. Souvent elle n’est le fait que du passage d’une ressource trés poluante à une ressource moins poluante,mais polluante quand meme et toujours proportionelle a la croissance. Par exemple le passage du charbon au petrole et au gaz. Le 4e probleme est lorsqu’il y a une baisse des emissions de co2, elle est insuffisante. Par exemple en France, la réduction des emissions entre 2010 et 2019 a été de 1.7% par an là ou l’objectif européen de reduction des emissions est de 55% en 2030. Pour limiter le réchauffement à 1.5 degres il faudrait une reduction de 10 a 13% par an. C’est le constant en France, c’est pire au niveau mondial. Enfin le 5e problème est que les émissions en baisse observée concerne des pays dont le taux de croissance est faible, ce qui finalement confirme juste l’existance d’un couplage entre croissance et emissions. En conclusion, la croissance verte est une légende, elle n’a jamais eu lieu jusqu’a présent.

Découplage improbable

Maintenant est-ce qu’il est probable que ce découplage s’observe un jour ? Il y a plusieurs limites qui rend cette evenement improbable.

1- l’augmentation des dépenses énèrgétique. Tout ce que nous produisons demande de l’energie, et toute energie demande des materiaux de construction pour la produire. Et il faut un certain temps pour qu’une technologie resitute suffisamment d’energie pour rembourser celles de sa construction. Actuellement ce ROIenergetique est constamment en baisse passant de 7:1 en 99 a 6:1 en 2018 (incluant energie carbonée et energie renouvelable) Meme probleme avec la concentration des materiaux qui tende a diminuer ce qui demande plus d’energie pour porduire la meme quantité de materiaux. Il est physiquement impossbile d’obtenir une energie 100% verte à l’infini dans un environnement aux ressources finies.

2- les effets rebonds. Lorsqu’on arrive a ameliorer la productivité, plutot que reduire la consommation, il est constaté qu’il y a une intensification de l’usage. (par exemple lorsque les voitures ont consommé moisn d’essence, elle ont ete utilisée 2fois plus) ce qui annule le gain de productivité) Ce qui existe au niveau d’une famille est vrai aussi à l’echelle d’un pays. D’autres exemples : l’usage des LED a fait exploser son usage, la 5G econome en energie incite a augmenter le traffic de données, et egalement au remplacements des equipements.

3- l’empreinte ecologique des services Un autre espoir du découplage est de remplacer les pans de l’economies inductrielle par du teritaires. Le problemes est que cela ne va que si on remplace une economie par une autre. Sauf que ans les pays riches, l’economie tertiaire a deja drastiquement ete reduite. Ce qui fait que l’economie teritaire vient s’ajouter aux autres et non la remplacer. Sachant que l’ecnomie teritaire est loins d’etre verte contrairement aux idées recues. Au mieux on observera un decouplage temporaires lorsque la teritiarisation est en cour.

4- les limites du recyclage. L’idée est que si on recyclait tout les materiaux necessaires à la production de nouveaux bien à partir de nos dechets, nous arriverons a une economie verte. Tous les dechets ne peuvent pas être recyclés (les conbustibles, la biomasse, etc.) , certains dechets sont trop complexes pour etre recyclés (30% au mieux pour le smartphone le plys recyclable actuellement) tout de qui est recyclage n’est pas recyclé en pratique(25% des plastiques recyclé, 35% brulés et 31% enfois en 2019) et enfin les materiaux ne se recycle pas ‘a l’infini et finisse par etre ‘downcycle’

5- les freins technologiques autre idée : c’est l’innovation qui permettra l’economie verte. En réalité peu d’innovation vertes par rapports aux innovations polluantes. Et il y a une inertie des entreprises à utiliser les innovations vertes (plus couteuses generalement) si elle peuvent user des technoliges polluantes. Il n’y a pas non plus de remplacements des technoliges poluantes par des technologies vertes : elles s’empilents comme les sources d’ènergie.
Enfin la frequence d’innovation pour ameliorer la productivité permettant de reduire l’impact ecologique compte tenu de la progression de la croissance est intenable : il faudrait generer un gain de productivité de 100% tous les 35 ans. Bref l’hypothese d’un decouplage qui permettrait de verdir le PIB ne tient pas l’etude des chiffres.

Les limites sociales de la croissance (marché contre société)

Tout processus de production repose non seulement sur la nature mais aussi la la nuture. Ce mot designe notre capacité a prendre soin de nous-même et des autres. L’augmentation exponentielle de l’activité marchande finit, tôt ou tard, par se heureter à ce que les économistre féministes appellent les capacités reproductives d’une société. On peut prendre l’exemple d’Adam Smith, célèbre intellectuel, qui n’aurait pas produit tout ses travaux si sa mère n’avait pas pris soin de lui toute sa vie. En économie féministre, les forces reproductives corresponds a la sphére qui contribue au soin, à l’entretien, au renouvellement, à l’amélioration de notre capacité de production, grosso modo le bon fonctionnement de la vie sociale. On y trouve les taches domestiques, l’entreaide, le bénévolat, etc. Toute cette activité n’est pas prise en compte dans les calculs de production. Le travail domestique, selon un calcul de 2010, représenterait entre une à deux fois le temps de travail rémunéré, soit entre 1/3 et 2/3 du PIB. En bref, ceux qui produisent sont eux-même produits. Représentons les productions comme des cercles concentriques. La sphére de la production marchange est encastrée dans la sphére plus large de la reproduction sociale, elle meme encastrée dans l’économie du vivant/ sphére de la reproduction écologique. Pour que la sphère de production existe, il faut que la sphère de reproduction sociale existe, et il faut que la sphère de la reproduction écologique existe.

Le budget temps de l’économie

Nous ne travaillerons jamais plus de 24h par jour. Or toute activité de production prennent du temps. L’économie pourrait dont consister à organiser le partage des ressources finies, comme le temps. Mais on ne pourra jamais s’affranchir de la limite que constitue notre temps.

Le fantasme magique de l’innovation

Est-ce que tout les gains de productivité nous font gagner du temps ? Généralement les gains de productivité (facteur de production) se font par la sur-sollicitation des facteurs de reproduction (repos, fertilité du sol, pollinisation, etc.). Les innovations, sont des productions à part entière, est avant de pouvoir appliquer de nouvelles technologies, il faut les inventer. Cela n’est possible qu’en dédiant du temps non productif, donc reproductif à cela.

Le progrés techniue nous fait-il gagner du temps ?

Le philosophe Ivan Illich appelle ‘seuil de contre-productivité’ le seuil au dela duquel une technologie que nous avons inventé pour gagner du temps finit par nous ralentir. Pour calculer cela, il est necessaire non pas simplement de comptabiliser notre temps personnel mais le temps collectif que cela a représenté. Par exemple pour construire une voiture qui va personnellement me faire gagner du temps, quel a été le temps dépensé par d’autres pour extraire les materiaux, construire le produit, le vendre, le recycler, et le temps de travail pour maintenir les liens sociaux autour de toutes ces activités et le temps necessaire a maintenir les infrastructure qui permettent aux voitures de circuler correctement, etc. Est-ce que la promesse de gagner du temps est-elle toujours tenue ? Pas toujours.

La contradiction de la reproduction sociale

Si je travaille 40h par semaine pour payer mes factures, difficile pour moi de gérer une association, écrire un livre ou organiser une monnaie locale. Selon David Harvey, la croissance économique se fait souvent via une ‘accumulation par la dépossession’. Le secteur marchand dépossède le secteur non marchand. La sphère de la reproduction est fondée sur la logique du contentement : quand c’est suffisant c’est suffisant. La sphère de la production, au contraire suit une logique d’accumulation. A ressource limitées, les activités accumulatives finissent tot ou tard par accaparer les ressources des activités stationnaires, et tend a destabiliser les processus de reproduction sur lesquels ils s’appuient dégradant nos capacités reproductives, et donc finalement la croissance potentielle. Situation du sepent qui se mord la queue.

Triste croissance

Selon Harman Daly et MAnfred MAx-Neef, la prosperité ne serait pas une histoire de croissance infinie (d’accumulation) mais plûtot de taille optimale (suffisance). La prosperité n’est pas seulement une question de quantité mais aussi de qualité. Le PIB est en essor mais la société est en berne.

Qu’est-ce que la marchandisation ?

C’est un protocole social avec des régles communes nous permettant de gérer l’allocation de ressources. C’est la transformation de quelquechose en un produit échangeable sur un marché. En théorie tout peut se marchandiser, en pratique, il y a certaines choses qui sont plus difficile a marchandiser. La marchandisation entraine aussi la perte d’une valeur qui existait avant.

Corruption des marchandises

Fred Hircsh parle d’un effet de commercialisation : Marchandiser quelquechose peut dégrader la satisfaction que l’on en retire. Cela peut meme la corrompre : faire un enfant dans le but de le vendre pour gagner le l’argent par exemple corromp la parentalité. La chose est la même mais la relation sociale est différente.

La marchandisation comme dissolution du social

Delom Polanyi, il y a certaines choses qui ne devraient pas être traitées comme des marchandises : le travail, la terre et la monaie. La prévalence de l’échange marchand comme mode d’allocation réduit la possibilité que se developpe les autres modes d’allocations : le dons, la réciprocité et la répartition. Selon l’Anthropologue David Graeber, ce sont les relations non marchandes qui maintiennent la cohésion d’une société, la marchandisation devient problématique car elle érode ce ciment social. L’acte de paiement remplace une dette sociale. Marcel Maus écrit aussi que c’est l’impossibilité de rembourser immédiatement et exactement ce que l’on doit qui fait vivre le lien social. Au contraire, avoir marchander du social justifie des comportements qui auraient autrement été considéré comme socialement inacceptable.

En conclusion, une croissance trop intense du marché viendra agir comme une force de dissolution du social. La croissance est donc insoutenable et aussi parfois indésirable lorsque la marchandisation dégrade, corrompt le social.

Fausses promesses, les limites politiques de la croissance

ressources exterieures sur le livre

https://www.blast-info.fr/emissions/2022/ralentir-ou-perir-a-quoi-ressemblerait-une-societe-post-croissance-avec-timothee-parrique-NOXDw8qMT2W0BMFLE2nvdQ

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/interception/interception-du-dimanche-06-octobre-2024-3459203