2 outils simples pour améliorer notre rapport aux autres et à soi
Il suffit d’avoir vécu quelques expériences au sein de projets pour s’apercevoir que l’un des facteurs majeurs de succès est le niveau de collaboration et la confiance entre les membres de l’équipe, et aussi à l’extérieur de l’équipe.
Chaque individu participe à élever ou abaisser le niveau de collaboration et de confiance de l’ensemble de l’équipe. Chacun est une partie de ce qui se passe et de ce qui pourrait mieux se passer. La difficulté généralement est de savoir par où commencer pour améliorer les choses.
Je vous propose 2 outils assez simples issus de l’Analyse Transactionnelle (en très simple, l’AT est une manière de comprendre l’individu, les relations avec les autres et la communication) qui permet à chaque personne qui en a la volonté, d’apporter sa part et faire changer la façon dont le monde fonctionne, à son niveau :
- Les positions de vie
- Le triangle dramatique
Le premier de ces outils est très puissant car il permet de vérifier dans quel état d’esprit nous sommes. Première étape avant d’interagir avec les autres 🙂
Le second nous fait prendre conscience que l’humain fonctionne majoritairement et de manière inconsciente par des jeux psychologiques lorsqu’il y a conflit. Et ce jeu-ci est simple à détecter.
Les positions de vie
Notre position de vie est la croyance que l’on se fait de notre propre valeur et de celle de l’autre.
Chacun de nous exprime ces croyances à tout moment. Elles peuvent changer durant la journée, la semaine , le mois ou parfois rester la même. Cette croyance possède deux états :
- positif : on le verbalise par « je suis ok »
- négatif : on le verbalise par « je ne suis pas ok »
Il y a donc 4 positions de vie où nous pouvons nous trouver :
- Je suis ok , vous êtes ok (+/+)
- Je suis ok, vous n’êtes pas ok (+/-)
- Je ne suis pas ok, vous êtes ok (-/+)
- Je ne suis pas ok, vous n’êtes pas ok (-/-)
Maintenant, que signifie chaque position de vie ?
Position +/- : « Je pense que je vaut mieux que toi ». Cette position se traduit par deux comportements bien différents : soit l’autre nous fait pitié du genre « mon pauvre ça n’a pas l’air simple, laisse je vais m’en occuper », soit nous le méprisons « c’est toi qui a fait ça ? ok la prochaine fois tu laisseras faire les pros s’il te plait ». Dans ces deux cas, nous avons un sentiment de supériorité.
Position -/+ : « Je pense que je vaut beaucoup moins que toi ». Cette position traduit un sentiment d’infériorité et nous nous dévalorisons. Un exemple de cette position serait « Oh la la, je ne vais pas aller lui parler ! Sur quel sujet intelligent je vais m’entretenir avec lui, il va me prendre pour un gros nul » ou « les autres font toujours mieux que moi ».
Position -/- : « Je ne vaut rien et toi non plus ». Cette position est dangereuse car c’est celle du renoncement, lorsqu’on n’arrive plus à voir du positif. Cela peut mener à la dépression.
Position +/+ : C’est la position idéale dans laquelle se trouver, donc celle à rechercher. On pourrait la concrétiser comme ceci : « J’estime avoir de la valeur et j’ai conscience de la tienne, nous nous respectons mutuellement. J’écoute réellement ce que tu dis et comprends que tu peux avoir un avis différents du mien et je ne chercherais pas à tout prix de te convaincre que j’ai raison. Nos échanges sont collaboratifs. »
Naturellement nous prenons tous une de ces positions par défaut. En prendre conscience va vous permettre de décider si vous êtes dans la position où vous souhaitez être, ou d’en changer 🙂
Le triangle dramatique de Karpman
Voici quelques situations de vie :
Vous rentrez chez vous et vous parlez à votre enfant qui n’a pas fait ses devoirs, vous vous fachez contre lui car vous trouvez que cela n’est pas responsable ni acceptable, et votre femme prends la défense de votre enfant et vous explique qu’il a fait de son mieux, qu’il est tard et qu’il est temps qu’il aille se coucher.
Vous êtes développeur dans une équipe. Votre chef remonte une insatisfaction importante en effet le logiciel que vous développez comporte beaucoup d’anomalies. Vous expliquez que vous avez travaillé très tard ces dernières semaines, que vous aviez aussi des problèmes personnels qui fait que vous aviez la tête ailleurs, qu’en gros vous n’y pouvez rien.
Ces exemples sont des illustrations du triangle dramatique de Karpman.
Karpman a mis en évidence un jeu psychologique que l’on présente sous forme de triangle car il met en scène 3 rôles liés. Lorsqu’un personne décide de se mettre volontairement ou involontairement dans un de ces rôles lors d’un échange (souvent conflictuel), l’autre personne est poussée à prendre l’un des deux rôles complémentaires.
Ces rôles sont : La Victime : Il s’agit d’une personne qui va chercher à se montrer comme faible, impuissante, agressée afin de ne pas être tenue pour responsable, de ne pas avoir à exprimer des idées ou à prendre des décisions. Cette position va attirer les Sauveurs qui voudront la sauver à tout prix ou va forcer une personne à prendre le rôle du Persécuteur pour justifier sa position.
Le Sauveur : Les personnes prenant un rôle de Sauveur recherchent de la gratification pour l’aide qu’ils accordent à la Victime. La conséquence de l’apport de cette aide est que la Victime reste dans l’inaction. C’est aussi une manière pour le Sauveur d’orienter son attention sur les problèmes des autres plutôt que sur les siens.
Le Persécuteur : Il s’agit de la raison d’être de la Victime. Il juge, critique, blâme, questionne.
L’entrée dans un triangle dramatique se fait soit par la Victime soit par le Persécuteur car la cause de cela est une mécommunication entre ces 2 acteurs. Mais que ce soit par la Victime ou par le Persécuteur, l’autre acteur a le choix d’entrer ou non dans le triangle. Et si c’est un choix ce n’est donc pas une fatalité.
De même que les positions de vie, connaitre le jeu psychologique du triangle de Karpman permet d’être conscient de ce qu’il se passe et de l’accepter, ou de le refuser 🙂
Auto exercice pratique
Pensez bien qu’aucun de ces 2 sujets ne résout des problèmes, ils mettent en évidence ce qui se passe entre des personnes ce qui est déjà énorme vous en conviendrez.
Après cette lecture, est-ce que tout cela vous parles ? Quelle position de vie prenez vous naturellement ? Et avez-vous identifié des situations personnelles où le triangle de Karpman se manifeste ? Quel a été votre rôle ? Maintenant que vous connaissez le « truc », comment allez vous en sortir ?