Savez-vous reconnaitre votre trigger intérieur ?

Le 21 November 2023

dualité, conflit intérieur

Est-ce que l’on trouve chez vous un coté «à toujours chercher la petit bête», «sans cœur», «à éviter les conflits», «impatient·e» ou «toujours à vous plaindre des efforts que vous fournissez» ?

Bonne nouvelle, c’est votre driver interne fonctionnant en mode auto-pilote que vos interlocutrices et interlocuteurs appercoivent. C’est un signe qui va vous être salutaire pour mieux vous comprendre.

Chacun·e d’entre-nous possède un ou plusieurs drivers qui influencent fortement nos comportements, nous donnent une identité propre, une personnalité et nous apportent des compétences qui peuvent également devenir handicapant ou limitant dans notre vie professionnelle et personnelle.

Apprendre à les identifier, les apprivoiser et s’en éloigner lorsque c’est necessaire est une clé pour transformer notre vie et grandir dans notre maitrise personnelle.

C’est ce que je vous propose, avec cet article qui aborde une des notions de l’Analyse Transationnelle : les Drivers.

C’est quoi la théorie sur les drivers ? 

C’est en 1977 que le psychologue Taibi Kahler recoit le prix «Eric Berne» pour son apport à l’Analyse Transactionnelle par l’identification de 5 groupes de comportements nommés drivers :

Ces comportements sont développés depuis l’enfance pour répondre à certains messages répétés par les figures d’autorité (généralement nos parents pour nous aider dans la vie) et obtenir de l’attention de leur part.

Chacun de nous les a conservé à l’age adulte comme des règles de vie dont nous n’avons pas conscience. Nous montrons ces comportements automatiques dans l’espoir de satisfaire nos besoins, ce qui fonctionne dans la plupart des cas.

Mais lorsque nous sommes dans une situation inconfortable dans laquelle nous n’arrivons pas, malgré tous nos efforts, à satisfaire nos besoins ces comportements deviennent négatifs, nous tirent vers le bas, affaiblissent notre confiance en soi et la valeur que nous nous portons.

Chacun·e d’entre-nous posséde une recette unique de l’importance de ces drivers sur nos comportements. Il est admis cependant que nous en avons 1 ou 2 qui nous influencent plus que les autres.

Comment reconnaitre ses drivers ? 

Il est possible de reconnaitre le ou les drivers qui vous influencent en cherchant dans la suite de ce paragraphe les réactions ou les traits de personnalités que vous observez chez vous et qui sont intimement lié à un driver.

Sois parfait !

Il est probable que vous ayez entendu enfant des messages comme «tu aurais pu mieux faire», «fais le bien ou ne le fais pas!».

Pour vous tout est blanc ou noir. Vous avez besoin d’être irreprochable et que tout soit fait parfaitement et sans erreur.

Votre force principale est d’identifier tout de suite ce qui ne va pas, pour ne rien laisser au hasard. Le résultat de ce que vous entreprenez est le mieux possible du premier coup, sans erreur.

Votre difficulté c’est l’imperméabilité à la critique et votre manque de pragmatisme. Vous pouvez aussi avoir du mal à évaluer les priorités.

Dans les situations sous stress, vous pouvez vous perdre dans les détails, ne vous fier à personne d’autre que vous-même pour vérifier, voir imposer vos propres règles.

Fait des efforts !

Les messages entendus dans votre enfance pouvait être « On n’a rien sans rien », « tu ne t’investis pas assez », « les efforts, ça paye » « tu n’as plus rien à faire ? »

Pour vous, plus vous en faites et plus ca aura de l’importance et plus vous serez apprécié·e. Agir n’est pas suffisant, il faut aussi que les efforts de n’arrête pas.

Votre force principale c’est la persévérance face a l’effort. C’est une force très utile pour la mise en action ou pour se lancer dans des projets complexes. Vous n’avez pas de problème à à déleguer puisque ce n’est pas le résultat qui compte mais de toujours faire quelque chose.

En contrepartie, votre difficulté est que vous pouvez arreter du jour au lendemain de travailler sur un sujet pour se concentrer sur tout autre chose. Vous avez très peu de sensibilité à l’atteinte d’objectifs et vous pouvez avoir une tendance au défaitisme.

Dans les situations sous stress, vous pouvez rejeter les fautes sur autruis ou les circonstances, être agressif·ve, surmené·e, ou vous ennuyer totalement.

Sois fort !

Des messages comme « Arrête de pleurer ! », « ce qui ne tue pas rend plus fort » ou « moi à ton âge, c’était plus difficile » vous ont été famillier lors de votre enfance.

Vous croyez fermement que vous n’avez pas besoin d’aide de personne, vous pouvez tout gérer par vous-même.

Votre force principale c’est la discipline que vous êtes capable de vous imposer face à des situations difficiles et votre capacité à supporter le stress. Vous ne donnez aucun signe de faiblesse et vous avez un fort sens du devoir ce qui vous permet aussi de prendre des décisions qui peuvent être désagréables.

Votre difficulté c’est votre manque de sensibilité, d’empathie. L’incapacité à aller chercher des ressources chez les autres alors que vous pourriez en avoir besoin.

En situation de stress, vous vous isolez encore plus. Vous pouvez paraitre très froid·e avec vos interlocuteurs et ne partagez pas, ou avec beaucoup de difficulté, ce que vous ressentez. Vous fermez toutes les ouvertures possibles qui pourrait mener l’autre à percevoir une fragilité.

Fais plaisir !

«Sois gentil.le», «sois sage», «prêtes tes jouets», sont les messages que vous avez entendu étant enfant.

Pour être apprécié·e et aimé·e vous avez besoin de faire plaisir à l’autre.

Votre force est l’écoute, votre empathie, votre capacité à vous intégrer dans des groupes. Vous êtes serviable et consensuel·le.

Votre difficulté est que vous négligez vos propres besoins au profit de ceux des autres. Vous ne vérifiez pas ce que vous entreprenez et ne posez pas de questions. Ce n’est pas ce qui est fait qui est important pour vous mais la qualité des relations. Il est difficile pour vous d’entrer en confrontation et d’être en conflit avec quelqu’un.

Sous stress, vous pouvez devenir agréssif·ve (la goutte d’eau qui fait déborder le vase) ou être envahissant·e.

Dépêche-toi !

Plus jeune vous entendiez des messages comme « Tu n’as pas encore fini ? » ou «allez on accelère !»

Vous pensez que le fait de réaliser des actions en peu de temps apporte une valeur supplémentaire.

Votre force est de gérer à merveille les urgences, vous donnez le mouvement de l’action au groupe et vous demandez peu de temps de disponibilité à autruis. Ce sont les périodes de rush qui vous apporte de l’energie.

Votre difficulté est que vous accordez peu de temps à la reflexion et à vous-même. Vous interrompez vos interlocuteurs et vous répondez avant la fin des questions ce qui a le don d’enerver les autres. Dans l’empressement vous risquez d’éparpiller votre énèrgie parfois inutilement ce qui paradoxalement vous fait perdre du temps.

Sous stress vous vous enfermez dans une boucle «je n’ai pas de temps, il faut que j’accelère» qui peut engendrer de l’angoisse et de l’agressivité et peut vous emmener tout droit jusqu’au burn out.

Comment s’en éloigner ?

Chaque driver est autant un pouvoir que vous avez et que d’autres n’ont pas qu’un talon d’achille qui peut vous nuire et nuire à vos relations interpersonnelles.

Avant de s’en éloigner il est primordial d’apprécier les bénéfices que les drivers vous procurent. Ensuite seulement vous regarderez en quoi ils vous causent du tord.

Pour s’en éloigner il vous faudra dans un premier temps prendre conscience des situations dans lesquelles votre driver engendre un comportement inadapté ou que vous ne voulez plus.

Ensuite il existe des antidotes que vous pouvez utiliser lorsque vous serez dans ces situations particulières, il s’agit de «permissions» que vous allez vous accorder pour remplacer l’injonction qui vous pousse a réagir.

Petit à petit, ces permissions infléchiront l’injonction et vous feront passer d’un fonctionnement auto-pilote à un fonctionnement ou vous serez au commandes. A vous de determiner les autorisations qui sont les plus efficaces pour vous.

Voici quelques exemples d’autorisation selon le driver avec lequel vous fonctionnez.

Et maintenant à vous 

Maintenant que vous en savez suffisament quels sont, selon vous, vos drivers principaux ? 

Quels sont les bénéfices que vous en tirez ? 

Quelles sont les situations désagréables dans votre vie ou s’expriment vos drivers ?

Quelles sont les comportements que vous aimeriez supprimer ? 

Sources de cet article